Depuis 2021, les navires marchands qui fréquentent la mer du Nord sont soumis à de nouveaux plafonds d’émissions de NOx bien plus stricts. Plusieurs stratégies ont alors vu le jour, dont le slow-steaming, qui consiste à réduire la vitesse pour économiser du fuel.
Le nombre de voyages effectués sous 12 noeuds a ainsi explosé depuis 2020. Mais faire tourner un moteur en dessous de 25 % de sa charge maximale dégrade la combustion et peut, rapporté au kilo watt-heure, augmenter les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et les particules fines (PM) . Ces deux polluants sont nocifs pour la santé humaine, provoquant irritations respiratoires et maladies cardiovasculaires le long des couloirs portuaires. Ils présentent cependant un avantage pour notre étude : ils se mesurent en temps réel dans les panaches des navires grâce à des capteurs optiques embarqués.
Pour évaluer l’effet réel du ralentissement, nous avons donc suivi les cargos qui remontent l’Escaut et ceux qui empruntent les routes d’approche de la mer du Nord, des corridors où la navigation lente est déjà imposée et où un avion “sniffeur” ainsi que plusieurs stations à terre enregistrent continuellement les émissions. Ces secteurs constituent un véritable laboratoire de terrain pour relier vitesse, régime moteur et facteur d’émission.
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